La prévention sera l’un des axes forts de Mon espace santé
En expérimentation dans les Hauts-de-France, les bilans de prévention seront déployés en janvier 2024. Mon espace santé sera le support pour diffuser les questionnaires notamment. D’autres évolutions sont attendues.
Mon espace santé jouera demain un rôle dans la généralisation des bilans de prévention. Ils seront lancés le 24 janvier prochain et consisteront « à changer radicalement le rapport que les Français ont avec la prévention. Ce n’est pas une baguette magique mais il s’agit d’un outil qui va permettre de changer ce rapport, notamment avec les outils numériques« , a indiqué lors du dernier Conseil du numérique en santé Grégory Emery, directeur général de la santé. La prévention a justement été l’un des piliers évoqués par le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, pour la soutenabilité du système de santé. « Nous sommes à un moment clé, décisif, pour montrer que les outils numériques peuvent être des outils de prévention efficaces. Et notre système de santé ne tiendra pas si le virage de la prévention n’est pas pris« , a-t-il complété. Le ministre a également insisté sur la mise sur un pied d’égalité de la prévention et de l’innovation, « c’est dans ce champ que l’on aura des ruptures profondes« .
Les chiffres sur Mon espace santé progressent
Désormais, 95% des Français disposent d’un espace santé ouvert, a détaillé Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), le 14 décembre lors du Conseil du numérique en santé. Un pourcentage de 15% d’activation est enregistré alors même que l’alimentation n’a pas atteint son rythme de croisière, a-t-elle relevé. L’application a été téléchargée plus de 2 millions de fois, s’est félicitée Marguerite Cazeneuve. Côté utilisateurs toujours, 30% ont mis à jour leur dossier. Les professionnels de santé, en particulier de médecine de ville, s’approprient l’outil. Le nombre de médecins libéraux utilisateurs a presque triplé depuis septembre. Actuellement, 221 millions de documents en rythme annuel sont présents sur les espaces santé.
Pilote du bilan de prévention
En 2024, Mon espace santé évoluera en ce sens. « On a franchi l’étape de construire un outil qui est désormais relativement stable« , a indiqué Marguerite Cazeneuve directrice déléguée de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Des améliorations vont donc venir l’enrichir avec des fonctionnalités tournées « vers le monde extérieur« . Elle a cité Mon bilan prévention avec comme objectif que les patients puissent préparer l’entretien avec les professionnels de santé au travers de questionnaires. Ce dispositif « novateur » a vocation à initier une démarche de sensibilisation et de prévention personnalisée. Il concernera les habitudes de vie et essaiera de mettre en avant des comportements favorables à la santé, a continué l’Assurance maladie. En pilote dans les Hauts-de-France, ce rendez-vous de trente à quarante-cinq minutes servira à dépister les facteurs de risque en fonction de la tranche d’âge (des âges clés sont ciblés : 18-28, 45-50, 60-65 et 70-75 ans). Les effecteurs seront les médecins, les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens. En amont, un autoquestionnaire sera envoyé pour dépister les premiers facteurs de risque. Le bénéficiaire sera ensuite invité à aller chercher un effecteur certifié bilan de prévention. Des bilans autour de thématiques clés seront ensuite proposés (santé mentale, santé sexuelle, dépistage, vaccination…). Le professionnel de santé pourra ensuite orienter vers une offre en fonction des besoins avec l’édition d’un plan personnalisé de prévention, inclus dans Mon espace santé, et en ayant recours à l’annuaire. Douze cartes sur ces thématiques sont prévues pour la généralisation, avec en plus la santé environnementale et sur les violences. Elles s’étofferont au fur et à mesure, courant 2024 avec le club des utilisateurs.
La dématérialisation des données de santé de l’enfant est en marche également pour que Mon espace santé devienne le carnet de santé de l’enfant. Cette réforme sera conduite sur 2024-2025. Les données actuellement ne sont pas consolidées, ni exhaustives et ne permettent donc pas de faire de l’épidémiologie, a-t-elle décrit. L’idée est de les compiler afin de mieux connaître la santé de l’enfant et aux protections maternelles et infantiles de faire du repérage. Des messages de prévention seront aussi poussés en fonction de l’âge et du sexe via Mon espace santé. Des travaux juridiques sont en cours pour prévoir des messages de prévention personnalisés.